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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 12:19

 

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A la lumière de ce qui a été révélé à propos du darwinisme social jusqu'ici, il n'est pas surprenant que les nazis, infâmes architectes de l'un des génocides les plus terribles de l'histoire, y soient étroitement liés.

L'examen des écrits, des discours et des documents d'Hitler et des idéologues nazis montre clairement qu'ils érigèrent leurs politiques sur le darwinisme.

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Des enfants orphelins ou négligés faisaient partie de ceux qui firent les frais de la cruauté nazie.


Hitler pensait pouvoir améliorer la race humaine, comme les éleveurs d'animaux. Il prétendait que ceux qu'il voyait "polluer" la race aryenne, ceux souffrant de maladies génétiques ainsi que les faibles devaient être éliminés. C'est pourquoi il ordonna l'élimination catégorique de millions d'individus, preuve qu'il considérait les êtres humains comme du bétail et qu'il était lié au darwinisme. Dans un article intitulé "The Nazi Terror" (La terreur nazie), Alexander Kimel - l'un des rares à avoir survécu au génocide - souligne le lien entre le darwinisme et le nazisme, en décrivant comment les nazis adoubés de leur foi dans le darwinisme social furent capables de traiter les hommes comme des animaux et de ne ressentir aucune pitié pour eux :


Le nazisme avec l'acceptation du darwinisme social rendait l'homme égal à l'animal, lui volait la liberté individuelle de choisir, la capacité de penser. La brutalité, la terreur, le caractère mensonger et l'exploitation impitoyable de l'homme par l'homme devinrent la norme de comportement. Si les mêmes lois de sélection naturelle chez les animaux gouvernent l'homme, lorsque l'étincelle du divin est ôtée de la conscience de l'homme, alors l'homme peut être traité comme un animal, il peut être reproduit artificiellement et traité comme du bétail. Par exemple, la guerre et la conduite imprudente de la guerre causèrent un grand nombre de victimes. Hitler tenta d'améliorer la situation, non pas en réduisant les pertes, mais en améliorant les méthodes de reproduction. A Auschwitz... Josef Mengele [un médecin nazi] menait des expériences "scientifiques" sur des jumeaux, les tuant, les disséquant et essayant de comprendre comment améliorer les méthodes de reproduction, pour doubler la production des femmes allemandes. Les Allemands étaient traités comme des animaux procréant des SS - leurs pasteurs et leur éleveur maître - leur Führer. Les Allemands étaient comme du bétail de prix, les autres nationalités étaient traitées comme du bétail ordinaire et les juifs comme de la vermine.84

Les nazis adoptèrent l'initiative de perpétrer l'un des pires génocides. Le mensonge de "la race supérieure" défendue par Hitler reposait sur le mensonge de l'inégalité entre les groupes au sein d'une espèce particulière. Selon Hitler et ses partisans, pendant que des espèces évoluaient, des individus ou des groupes au sein de ces espèces étaient restés arriérés et primitifs. Cette idée perverse socle du racisme était l'un des éléments fondamentaux de la théorie de Darwin. Dans un livre à propos d'Auschwitz, Dr Karl A. Schleunes, professeur d'histoire, accepte la justification soi-disant scientifique du racisme :

La notion de lutte pour l'existence de Darwin... justifiait la conception de peuples et nations supérieurs et inférieurs et validait le conflit entre eux.85

Les scientifiques évolutionnistes dessinèrent le type d'image théorique justement désirée par les nazis. L'évolutionniste Konrad Lorenz, considéré comme le fondateur de l'éthologie moderne (la science du comportement animal), comparait l'amélioration des races à des structures biologiques :

 

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Hitler au rassemblement de Nuremberg

De la même manière que pour le cancer où le meilleur traitement est d'éradiquer la croissance parasite aussi tôt que possible, la défense eugénique contre les effets sociaux dysgéniques des sous-populations affligées est nécessaire... Lorsque ces éléments inférieurs ne sont pas éliminés efficacement de la population (saine), alors - tout comme les cellules d'une tumeur maligne se prolifèrent dans le corps humain - ils détruisent le corps hôte ainsi qu'eux-mêmes.86


Voir dans les différences de races ou dans la population pauvre d'une société une sorte de fardeau à éliminer est inexplicablement primitif et barbare. Les nazis cherchèrent à dissimuler leur sauvagerie derrière un masque scientifique, en citant Darwin. Joseph Tenenbaum, auteur de Race and Reich : The Story of an Epoch (Race et Reich : histoire d'une époque) résume comment les politiques nazies prirent forme:


... La lutte, la sélection et la survie du plus apte, toutes les notions et observations auxquelles on aboutit... sont de Darwin... mais déjà dans les bourgeons luxuriants dans la philosophie sociale allemande du 19ème siècle... Ainsi s'est développée la doctrine du droit inhérent de l'Allemagne à gouverner le monde sur la base d'une force supérieure... d'une relation de "marteau et d'enclume" entre le Reich et les nations plus faibles.87


Après avoir décrit comment les nazis élaborèrent leurs politiques entières en phase avec le darwinisme sur tous les points, Tenenbaum poursuit : 

Leur dictionnaire économique regorgeait de mots tels qu'espace, lutte, sélection et extinction (Ausmerzen). Le syllogisme de leur logique était aussi clairement affirmé : le monde est une jungle dans laquelle les différentes nations luttent pour l'espace. Le plus fort gagne, le plus faible meurt ou est tué... 88

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Une image de l’Allemagne en 1945


Au rassemblement de Nuremberg en 1933, Hitler proclama que "la race supérieure s'assujettit la race inférieure... un droit que nous voyons dans la nature, et qui" parce qu'il est basé sur la science, "peut être considéré comme le seul droit concevable."

 

En faisant cette déclaration, il défendait évidemment l'un des pires mensonges de l'histoire.

 L'extrait du discours " Sur le sort de la nation" d'Hitler est un résumé des principes darwinistes :

Font partie des facteurs les plus motivants de la vie l'autodéfense et la protection des générations futures. La politique n'est rien de plus que la lutte pour l'existence des hommes. Ce souhait puissant de vivre est universel et guide la nation entière. Le désir de survivre doit mener au conflit, parce qu'en plus d'être inassouvissable, ce désir est aussi la fondation de la vie. L'espace pour vivre est limité. Le caractère impitoyable est par conséquent une partie inséparable de l'humanité ! L'homme est devenu le seigneur de la terre grâce à des conflits et des luttes constantes. C'est la supériorité non pas de l'humanité mais de la force de ceux qui atteignent le pouvoir et la domination. Il existe des différences entre les races. Le monde tira sa culture d'une classe d'élite. Tout ce que nous voyons aujourd'hui est le résultat du travail et du succès aryen. Cependant, le réel facteur dans chaque race qui donne des résultats est les individus importants qu'elle parvient à élever. Ce n'est pas la multitude démocratique qui a façonné l'humanité, mais les individus importants.90

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Le livre d’Hitler Mon combat contenait un grand nombre de déclarations darwinistes.


Les discours virulents d'Hitler eurent une grande influence. Des dizaines de milliers d'ignorants gobèrent ces idées, produits de l'imagination d'Hitler. Le besoin de conflit ou de lutte implacable pour l'existence ne fait pas progresser les sociétés. Tous les individus tentent de s'enrichir, de mener une vie plus agréable, mais cet objectif est directement proportionnel avec l'attachement de leur société aux valeurs spirituelles et morales. Chercher à éliminer à travers d'interminables agressions est nuisible à toutes les parties. Les différences culturelles ou physiques ne rendent nullement une race supérieure à une autre. Au contraire, dans un climat de paix et de sécurité, les différences sont de précieux éléments à l'enrichissement culturel.

Si ces différences doivent être transformées en richesse culturelle, les valeurs morales religieuses sont essentielles. Peu importent les circonstances, Dieu enjoignit aux hommes d'être clément, de ne jamais dévier du chemin de la justice et de traiter les autres avec affection et compassion. Les croyants savent qu'il y a une grande sagesse dans la création de races et nations différentes. C'est pourquoi ils agissent dans un esprit de fraternité et de solidarité. Les non-croyants et ceux qui associent à Dieu d'autres divinités se caractérisent par leur propension arrogante à classer les hommes selon leurs races. Un verset revient sur la rage fanatique des non-croyants :

Quand ceux qui ont mécru eurent mis dans leurs cæurs la fureur, la fureur de l'ignorance... (Sourate al-Fath, 26)

Et pendant qu'un fanatisme barbare s'emparait des negateurs...


Sous l'influence de son déséquilibre mental, Hitler vit dans le parallélisme entre la théorie de Darwin et ses propres idées un excellent moyen de les répandre. Son attachement au darwinisme se ressent dans son livre Mein Kampf (Mon combat) publié en 1925. Dans le chapitre 4 par exemple, il écrivit que le darwinisme était la seule base pour une Allemagne victorieuse. Robert Clark, auteur de Darwin : Before and After (Darwin : avant et après), commenta la dévotion d'Hitler pour le darwinisme : 

Les idées évolutionnistes - relativement non-déguisées - sont à la base de tout ce qui est pire dans Mein Kampf - et dans ses discours publics... Hitler déduisit... qu'une race supérieure conquerrait toujours celle inférieure.91

Beate Wilder-Smith, auteur de The Day Nazi Germany Died (Le jour où l'Allemagne nazie mourut), décrit le facteur fondamental dans la doctrine nazie :

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L'un des points centraux de la théorie et doctrine nazie était... la théorie évolutionniste et... que toute la biologie avait évolué vers le haut et que... les types moins évolués... devaient être activement éradiqués [et] ... que la sélection naturelle pouvait et devait être activement aidée. Par conséquent, ils [les nazis] instituèrent des mesures politiques pour éradiquer... les juifs, et ... les noirs qu'ils considéraient comme "sous-développés".92

Dans American Scientist, le professeur George J. Stein écrivit un article intitulé "Biological Science and the Roots of Nazism" (La science biologique et les racines du nazisme) :

... Le darwinisme social allemand direct était largement connu et accepté à travers l'Allemagne et... plus important encore, était considéré par la plupart des Allemands, y compris des scientifiques, comme scientifiquement vrai. Une érudition plus récente sur le national-socialisme et Hitler a commencé à comprendre que... leur application de la théorie de Darwin était la caractéristique spécifique du nazisme. La "biopolitique" nationale socialiste... était basée sur la foi mythique-biologique en l'inégalité radicale, ... basée sur l'éternelle lutte pour l'existence et la survie du plus apte comme la loi de la nature et sur l'usage conséquent du pouvoir d'état dans une politique publique de la sélection naturelle... 93

L'article du professeur Stein indique clairement que dans le cadre du darwinisme social allemand, les êtres humains ne sont pas différents des animaux. Il poursuit : 

Les grandes lignes du darwinisme socialiste allemand consistaient à dire que l'homme n'était rien de plus qu'une partie de la nature sans qualités transcendantes particulières ni humanité spéciale. D'autre part, les Allemands étaient les membres d'une communauté biologiquement supérieure... La politique était la pure application des lois de la biologie. En somme, Haeckel et ses co-darwinistes sociaux avancèrent les idées qui allaient devenir les hypothèses centrales du national-socialisme... L'eugénisme ou la sélection artificielle était du ressort de l'état corporatif... 94

Ces erreurs du national-socialisme clairement soulignées dans le texte de Stein préparèrent le terrain à une guerre mondiale à laquelle de nombreux pays furent contraints de participer. Le nazisme, qui s'est développé grâce au soutien des théories illusoires de Darwin, fut l'architecte d'un désastre rarement vu auparavant dans le monde, qui causa la mort de millions de personnes et la destruction totale de villes entières. C'est la société allemande même qui souffrit le plus, alors que la propagande nazie prétendait qu'elle allait gagner en force et en progrès. Une fois de plus, cela démontre à quel point les conflits cruels et l'élimination des autres ne peuvent jamais faire avancer une nation.

Durant toute sa vie, Hitler n'abandonna jamais la position des nazis résumée ainsi : 

 "Nous nazis... sommes des barbares ! Nous voulons être des barbares. C'est un titre honorable car nous allons rajeunir le monde."

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Selon Sir Arthur Keith, Hitler "cherchait consciemment à rendre la pratique de l'Allemagne conforme à la théorie de l'évolution".96 A propos de la théorie de l'évolution, d'Hitler et de la guerre, Keith ajoute :

Si la guerre était la progéniture de l'évolution - ce dont je suis convaincu - alors l'évolution "a perdu la raison", atteignant un degré de férocité propre à frustrer son rôle dans le monde de la vie... Il n'y a aucun moyen de se débarrasser de la guerre si ce n'est celui de débarrasser la nature humaine des sanctions qui lui sont imposées par la loi de l'évolution.97


Dans Hitler's Personal Security (La sécurité personnelle d'Hitler), Peter Hoffmann discute les positions darwinistes d'Hitler : 

Hitler croyait à la lutte comme le principe darwiniste de la vie humaine qui forçait tous les hommes à essayer de dominer tous les autres ; sans lutte ils pourriraient et périraient. Même après sa propre défaite en avril 1945, Hitler exprima sa foi en la survie du plus fort et déclara que les peuples slaves s'étaient avérés les plus forts.98

En résumé, les opinions d'un grand nombre d'historiens et de chercheurs ainsi que les écrits et les discours d'Hitler indiquent que le nazisme tira sa force et sa subsistance du darwinisme en utilisant des arguments prétendument scientifiques pour justifier toute leur cruauté psychopathique. En fait, l'environnement culturel qui encouragea une telle idéologie présentait également les traces du darwinisme. Nous le verrons dans les pages suivantes, le darwinisme social entré en Allemagne durant la première moitié du 20ème siècle grâce à des darwinistes fanatiques tels qu'Ernst Haeckel, influença profondément la société allemande et constitua la base philosophique du succès du nazisme.

La guerre dans l'Allemagne nazie et l'évolution

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19 août 1942 : Civils assassinés par l'armée nazie dans la ville côtière de Dieppe
En haut à droite : Allemands transportant de l'artillerie lourde au cours de violents combats sur le front norvégien. La logique darwiniste sociale est la cause des morts au cours des guerres du siècle dernier et de la ruine de nombreux pays.


Dans le cadre de la pensée perverse du darwinisme social, la guerre permet aux sociétés d'avancer, en sélectionnant les plus aptes et en éliminant les faibles. La guerre est perçue comme une force positive parce qu'elle éradique non seulement les races faibles, mais aussi les faibles au sein de la "race supérieure". C'est pourquoi le darwinisme social approuve la guerre. Le nazisme adopta le militarisme avec la même logique darwiniste sociale. Robert Clark, dans Darwin : Before and After (Darwin : avant et après), cite Mein Kampf comme une référence et apporte l'information suivante à propos d'Hitler :

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L'attitude d'Hitler envers la Société des Nations et la paix et la guerre étaient basées sur les mêmes principes. "Une cour mondiale... serait une plaisanterie... le monde entier de la nature est une grande bataille entre la force et la faiblesse - une éternelle victoire du fort sur le faible. Il n'y aurait rien d'autre que le déclin dans toute la nature si ce n'était pas le cas. Les états qui violent cette loi élémentaire tomberaient dans le déclin... Celui qui veut vivre doit combattre. Celui qui ne veut pas combattre dans ce monde où la lutte permanente est la règle de vie, n'a pas le droit d'exister." Penser autrement est une insulte à la nature. "L'affliction, la misère et la maladie sont ses répliques."99

Avec le darwinisme social, l'idéologie du conflit et de l'hystérie guerrière se renforça. Les concepts darwinistes étaient un catalyseur très influent qui encourageait ces courants et les conduisait à être adoptés par une société entière. Pour la première fois, le racisme et le désir du conflit trouvèrent ainsi une assise dite scientifique leur permettant d'être présentés à la société comme un fait irréfutable. Les écrits du Dr Albert Edward Wiggam, théoricien évolutionniste pendant la période nazie, publiés en 1922, reflètent l'un des mensonges les plus fréquemment rencontrés dans le monde des idées allemandes de l'époque :

... A une époque, l'homme avait à peine plus de cerveau que ses cousins anthropoïdes, les singes. Mais, par ses coups de pied, ses morsures, ses combats... et son intelligence supérieure à ses ennemis et par le fait que ceux dépourvus d'assez de sens et de force pour agir de la sorte étaient tués, le cerveau de l'homme devint énorme et il gagna à la fois en sagesse et en agilité si ce n'est en taille...100

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Personnes mortes ou sur le point de mourir de faim dans le camp de concentration d’Auschwitz, où entre trois et quatre millions furent tués. L’obsession nazie de la race supérieure, basée sur le darwinisme social, causa la mort de millions d’innocents.

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De nombreux  idéologues allemands croyaient que la guerre et le conflit hâtaient l’évolution en provoquant le progrès de l’humanité. Les nazis, convaincus de la supériorité de la race aryenne, déclenchèrent la seconde guerre mondiale afin de rendre leur race encore plus pure. Cette guerre coûta la vie à près de 40 millions de personnes.

La conclusion que les nazis tiraient de cette histoire évolutionniste imaginaire, produit d'une mentalité malade, est la suivante : du point de vue nazi, la guerre était constructive sur le long terme parce que les évolutionnistes affirmaient que les êtres humains progressaient uniquement à travers le conflit mortel. Comme Hitler et Rosenberg, les idéologues nazis prétendaient également que les civilisations contemporaines étaient nées principalement des guerres constantes. Divers scientifiques de l'époque défendirent cette vision totalement erronée.


Le professeur Haeckel de l'Université de Berlin, défenseur connu du darwinisme, faisait les louanges de l'état militariste de Sparte dans la Grèce antique. Il pensait que la qualité de peuple choisi des Spartiates expliquait leur réussite et leur supériorité. Il disait qu'en tuant tous les enfants sauf "ceux qui étaient forts et en bonne santé", les Spartiates étaient "continuellement d'une force et d'une vigueur excellentes". 

Ces recommandations inconcevables de Haeckel dénotent le cadre logique représenté par les idées non-scientifiques du darwinisme selon lesquelles L'égale valeur des vies et le besoin de protection n'étaient que "des dogmes traditionnels" et une violation de la vérité scientifique.102 

Aucune personne rationnelle de bonne conscience ne pourrait jamais accepter de telles déclarations. Il n'en demeure pas moins que les éminents Allemands les adoptèrent résolument.

En Allemagne, mais aussi dans d'autres régions du monde, le darwinisme social rejetait les valeurs morales caractérisées par les vertus de compassion, de protection, de coopération, de sympathie et de patience enseignées dans les religions divines. Au lieu de ces vertus, le darwinisme social faisait l'apologie du meurtre de ceux qui étaient incompatibles avec les intérêts de la société, à travers la destruction et la cruauté, attributs de satan, le grand ennemi de l'humanité. La haine à l'égard des religions divines repose au cæur même de l'inimité des nazis envers les juifs.

Pourtant le néo-nazisme survit dans le monde, démontrant le danger encore posé par cette idéologie malade. Quelque soit le nom employé, le mode de vie avancé par le darwinisme social se limite au conflit, à la lutte, au sang, à la guerre, à la souffrance et à la peur. Les camps de la mort comme Auschwitz furent le lieu de mise en pratique du darwinisme social. Le darwinisme mène inévitablement au darwinisme social. Dans un monde où le darwinisme social revient au pouvoir, d'autres Auschwitzs seront inévitables. 

Hitler était un tyran parce qu'il était un darwiniste social 

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Trois Yougoslaves tués par les forces occupantes allemandes et exhibés au public en 1940


Hitler et les autres leaders nazis n'éprouvaient aucun remords devant la sauvagerie infligée pendant de si longues années. Ils se considéraient, au contraire, comme des héros. Ils se voyaient en sauveurs amenant l'évolution à l'humanité, envers qui les générations évoluées suivantes allaient être reconnaissantes. Quelle erreur !

Les idées dangereuses qui résultèrent de la mentalité malade d'Hitler furent élargies et misent en pratique sous l'influence du darwinisme social. Selon cette idéologie, les camps de concentration n'étaient pas des prisons où des innocents étaient torturés et exterminés, mais des lieux de quarantaine où les éléments malades, faibles et indésirables étaient isolés pour la protection de la race supérieure. Ainsi le darwinisme descendit dans l'histoire comme une science fausse qui constituait la philosophie basique de la guerre et du génocide infligeant les pires destructions, souffrances et terreurs de l'histoire. Hitler lui-même connut la déchéance après avoir été le tyran qui mit en application cette science fausse. 

UNE INFAME COALITION FASCISTE :DARWIN – HAECKEL – HITLER
Ernst Haeckel, le représentant principal de Charles Darwin et du darwinisme social en Allemagne, fit le commentaire suivant à la lecture de L’origine des espèces :


       J’ai trouvé dans la grande conception unifiée de Darwin de la nature et dans son fondement implacable pour la doctrine de l’évolution la solution à tous les doutes qui me dérangeaient depuis le début de mes études biologiques.1

Haeckel imaginait que le livre de Darwin avait soulevé tous les doutes, mais bien sûr il se trompait. La théorie de l’évolution formulée dans des conditions rudimentaires de l’époque était incapable d’avancer une explication valide, cohérente et surtout scientifique à l’origine de la vie. Dans The Wonders of Life (Les merveilles de la vie), Haeckel résumait ses opinions irrationnelles concernant les races humaines qu’il avait développées sur la base du darwinisme :

       Bien que les grandes différences entre la vie mentale et la civilisation des races d’hommes inférieurs et supérieurs soient généralement connues, elles sont sous-évaluées et la valeur de la vie à différents niveaux est faussement estimée. … [Les] races inférieures (telles que les Veddas ou les nègres australiens) sont psychologiquement plus proches des mammifères (les singes et les chiens) que les Européens civilisés ; nous devons, par conséquent, assigner une valeur totalement différente à leurs vies. … Le fossé entre l’esprit penseur de l’homme civilisé et l’âme animale dépourvue de pensée du sauvage est énorme – plus grand que le fossé qui sépare ce dernier de l’âme d’un chien.2

Ces déclarations étaient dénuées de base scientifique. Néanmoins, ses opinions furent adoptées par un grand nombre d’individus comme un fait scientifique. Haeckel développa également une sorte de croyance matérialiste dérivée de la théorie de l’évolution, à laquelle il donna le nom de monisme. Cette idée perverse rejetait totalement l’existence de l’âme et réduisait tout au concept de matière. Haeckel écrivit :

… Nous sommes pour la première fois capables de concevoir l’unité de la nature … [de façon à ce que nous puissions avoir] une explication mécanico-causale des phénomènes organiques les plus intrinsèques, le résultat étant que la distinction entre les corps animés et inanimés n’existe pas. … Tous les phénomènes naturels, qu’il s’agisse d’une pierre jetée dans les airs ou de souffre et de mercure s’unissant pour former le cinabre, ne sont ni plus ni moins une manifestation mécanique de la vie que la croissance et l’apparition de fleurs chez les plantes, que la propagation des animaux ou de l’activité de leurs sens, que la perception ou la formation de la pensée chez l’homme.3

En fait, Haeckel se trompait en s’imaginant avoir trouvé les réponses à de nombreuses questions d’un point de vue matérialiste. La vision matérialiste considère qu’il n’y a pas de différence entre les corps animaux et inanimés et que tout a une explication mécanique.4 Ce principe fut mis à mal par les progrès scientifiques et la recherche menée au cours du 21ème siècle. Toutes ses bases censément scientifiques furent totalement infirmées. Chaque nouvelle découverte, chaque progrès scientifique révèlent le fait que l’univers est le produit parfait de la création. L’univers n’est pas éternel ni infini, comme voudraient nous le faire croire les matérialistes. Il n’est pas né non plus de développements et influences mécaniques. Dieu créa l’univers et tout ce qu’il contient.Quand l’heure désignée par Dieu viendra, l’univers arrivera à son terme, ainsi que les êtres humains et les autres entités.

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Les bébés handicapés et malades sont des êtres humains qui ont besoin d’être aimés et protégés.


En raison de son mode de pensée matérialiste, Haeckel rejeta les religions divines et l’humanité et la compassion imparties par les valeurs morales religieuses. Il fit l’éloge de “la sélection humaine artificielle” pratiquée par les Spartiates (membres de la cité-état grecque fondée au 9ème siècle avant JC qui rejetaient l’art, la philosophie et la littérature et qui se basaient uniquement sur la force militaire) en défendant leur barbarie eugénique. Les Spartiates, selon une loi spéciale, soumettaient les nouveaux-nés à un examen soigneux. Les bébés faibles, malades ou souffrant de défauts physiques étaient tués. Seuls les enfants parfaitement sains et forts étaient autorisés à vivre. Haeckel défendit cette pratique spartiate barbare en faveur du meurtre de bébés.
 

Voilà ce que répondit Haeckel à ceux qui le critiquèrent :

       Quel bien cela fait-il à l’humanité de maintenir artificiellement et de soigner des millions d’infirmes, de sourds-muets, d’idiots, etc., qui naissent chaque année avec un fardeau héréditaire de maladie incurable ?5

Le cadre proposé par Haeckel est incontestablement inhumain. Selon lui, les sentiments d’amour, de compassion et d’affection devraient être ressentis seulement à l’égard de ceux qui peuvent apporter un bénéfice. Cette attitude égoïste fleurit sous l’influence combinée du matérialisme et du darwinisme. Les hommes qui vivent selon les valeurs morales religieuses font, cependant, preuve de compassion envers les indigents en les protégeant, même s’il n’y a aucun gain. Voilà la vraie humanité. Le Coran révèle que les vrais croyants offrent de la nourriture aux autres uniquement pour gagner l’agrément de Dieu :

Ils offrent la nourriture, malgré leur dénuement, au pauvre, à l'orphelin et au captif : “C'est pour la face  de Dieu que nous vous nourrissons : nous ne voulons de vous ni récompense ni gratitude.” (Sourate al-Insan, 8-9)

Les monistes menés par Haeckel prétendaient que les caractéristiques physiques mais aussi le caractère pouvaient découler des défauts génétiques. Ils estimaient que tous ceux qui avaient un défaut devaient être éliminés.

Les livres de Haeckel jouèrent un rôle important dans l’acceptation du programme eugénique nazi. Wilhelm Bölsche, l’élève et le biographe de Haeckel, transmit directement les idées darwinistes sociales à Hitler. Par ailleurs, the Archiv für Rassen und Gesellschaftsbiologie (Archive pour la biologie raciale et sociale) publié de 1904 à 1944 devint le principal organe de dissémination des mensonges de l’eugénisme et de la fausse science nazie. Il reprenait régulièrement des extraits des travaux dangereux de Haeckel.6

Selon les mots de l’historien Daniel Gasman :

       Les opinions d’Hitler sur l’histoire, la politique, la religion, le Christianisme, la nature, l’eugénisme, la science, l’art et l’évolution, bien qu’éclectiques, et de sources plurielles, coïncident pour la plupart avec celles de Haeckel et sont exprimées plus qu’occasionnellement dans le même langage.7

Haeckel était en faveur du suicide et de l’euthanasie. L’être humain est, selon lui, né uniquement suite aux relations sexuelles entre le père et la mère. C’est pour cette raison, quand la vie devient un fardeau, la personne peut la perdre :

       Si les circonstances de la vie deviennent trop pressantes sur le pauvre être qui s’est ainsi développé, sans la moindre faute de sa part, de l’ovule fertilisé – si au lieu du bien espéré, viennent uniquement le soin, le besoin, la maladie et la misère de toute sorte, il a le droit indéniable de mettre un terme à ses souffrances par la mort. … La mort volontaire par laquelle un homme met un terme à des souffrances intolérables est réellement un acte de rédemption.8

Cependant, les êtres humains ne sont pas nés du hasard aveugle. Dieu les créa. Derrière cette création il y a un objectif révélé dans le Coran :

     Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent. (Sourate ad-Dariyat, 56)

Les êtres humains sont responsables de tous les actes qu’ils accomplissent à travers la vie et devrons rendre des comptes pour chaque instant dans l’au-delà. Ceux qui comme Haeckel, incitent au suicide et au meurtre adossent une grave responsabilité qu’ils ne seront pas capables de justifier.

Dans Wonders of Life (Les merveilles de la vie), Haeckel prétendait que les nouveaux-nés étaient sourds et dépourvus de conscience (ce qui est loin d’être le cas), et que par conséquent ils n’avaient pas d’âme humaine. C’est ainsi qu’il justifiait la destruction des nouveaux-nés anormaux et suggérait que ce geste ne pouvait être raisonnablement considéré comme un meurtre.

 

Comme nous l’avons vu, Haeckel défendait ouvertement le meurtre et encourageait les autres au meurtre. Haeckel était suffisamment cruel pour soutenir non seulement l’euthanasie volontaire mais aussi son équivalent obligatoire. Il exprimait sa colère sur le sujet en ces termes : “Des centaines de milliers de malades incurables – les lunatiques, les lépreux, les cancéreux, etc. sont artificiellement maintenus en vie … sans le moindre profit pour eux-mêmes ni pour le corps général.”9

La solution qu’il proposa était la suivante : 

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Les corps squelettiques entassés dans des camions faisaient partie de la vie quotidienne en Allemagne nazie. Des millions d’innocents polonais, tsiganes et juifs, que les nazis jugeaient appartenir à des “races inférieures” furent tués dans ces camps.
Les livres tels que A Gypsy in Auschwitz (Un tsigane à Auschwitz) ; Shared Sorrows : A Gypsy Family Remembers the Holocaust (Tristesses partagées : une famille tsigane se rappelle l’holocauste) ; et The Nazi Persecution of the Gypsies (La persécution nazie des Tsiganes) sont quelques exemples des travaux dévoilant la haine nazie envers les Tsiganes.

      

 … La rédemption de ce mal devrait être accomplie par une dose de poison indolore et rapide … sous le contrôle d’une commission d’autorité.10

La sauvagerie qu’il défendait eut des effets très dommageables en Allemagne. La recherche de Haeckel ouvrit la voie au programme d’euthanasie du T4, dans le cadre duquel quelques 300.000 handicapés mentaux, ceux possédant des difformités physiques, incurables et autres personnes "indésirables" furent cruellement tués.

La cruauté de Haeckel ainsi que les meurtres encouragés et permis par Hitler n’avaient qu’une seule source : le darwinisme social.

L’eugénisme, l’euthanasie, la stérilisation forcée, les camps de concentration, la pureté raciale et les chambres à gaz du 20ème siècle sont les produits de la coalition Darwin-Haeckel-Hitler, représentant  les pires atrocités de l’histoire de l’humanité.

1. Cité dans The Scientific Origins of National Socialism: Social Darwinism in Ernst Haeckel and the German Monist League de Daniel Gasman  (Londres: MacDonald, 1971), p. 6
2. Ernst Haeckel, The Wonders of Life: A Popular Study of Biological Philosophy, trad. Joseph McCabe (New York: Harper & Brothers, 1905), pp. 390-91
3. Ernst Haeckel, The History of Creation, trad. E.Ray Lankester (New York: D. Appleton, 1901), 1.23
4. Ibid., 1.75-76
5. Benjamin Wiker, Moral Darwinism: How We Became Hedonists  (Intervarsity Press, 2002), p. 260
6. Robert Jay Lifton, The Nazi Doctors (New York: Basic Books, 1986), pp. 441, 161
7. Gasman, Scientific Origins, p. 161
8. Haeckel, Wonders of Life, pp. 112-14
9. Ibid., pp. 118-19
10. Ibid., p.119

101 Haeckel jugeait ces pratiques sauvages justifiées. Selon lui, l'Allemagne aurait dû suivre la coutume spartiate parce que l'infanticide des enfants malades et difformes était "une pratique bénéfique à la fois pour les enfants détruits et pour la communauté". 95 89

 



                             Harun Yahia
                        (extrait du livre de l'auteur: le darwinisme social)

chapitre suivant:→ LA STÉRILISATION et les Lois de la Mort des Darwinistes Sociaux - 8/12-

 

 


NOTES/
84. Alexander Kimel, "Nazi Terror"; http://www.kimel.net/terror.html

85. Schleunes, The Twisted Road to Auschwitz, pp. 30-32

86. A. Chase, The Legacy of Malthus; The Social Costs of the New Scientific Racism, New York: Alfred A. Knopf, 1980, p. 349

87. Arthur Keith, Evolution and Ethics, New York: G.P. Putnam's Sons, 1946, p. 230

88. The Nuremberg Trials, vol. 14, Washington D.C: U.S. Government Printing Office, p. 279

89. J. Tenenbaum, Race and Reich, New York: Twayne Pub., 1956, p. 211

90. Adolf Hitler, Um das Schicksal der Nation, in B. Dusik (ed.), Hitler. Reden Schriften Anordnungen. Februar 1925 bis Januar 1933, vol. 2(2), Munich, 1992, Doc 245

91. Robert Clark, Darwin: Before and After, Grand Rapids International Press, Grand Rapids, MI, 1958, p. 115

92. Beate Wilder-Smith, The Day Nazi Germany Died, Master Books, San Diego, CA, 1982, p. 27

93. George J. Stein, "Biological Science and the Roots of Nazism", American Scientist 76(1): 50–58, 1988, p. 51

94. Ibid., p. 56

95. H. Rauschning, The Revolution of Nihilism, New York: Alliance Book Corp., 1939

96. Keith, Evolution and Ethics, p. 230

97. Ibid., p. 105

98. Peter Hoffman, Hitler's Personal Security, Londres: Pergamon Press, 1979, p. 264

99. Clark, Darwin: Before and After, pp. 115-116

100. A. E. Wiggam, The New Dialogue of Science, Garden City, NY: Garden Publishing Co., 1922, p. 102

101. Ernst Haeckel, The History of Creation: Or the Development of the Earth and Its Inhabitants by the Action of Natural Causes, New York: Appleton, 1876, p. 170

102. Stein, "Biological Science and the Roots of Nazism", American Scientist, p. 56 ; Ernst Haeckel, The Wonders of Life; A Popular Study of Biological Philosophy, New York: Harper, 1905, p. 116

 

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