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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 12:12

Comme nous l'avons déjà mentionné, les idées de Darwin dans L'origine des espèces furent fortement influencées par l'économiste et le sociologue anglais de la population Thomas Robert Malthus.

Dans son Essay on the Principle of Population, as it Affects the Future (Essai sur le principe de population, en tant qu'influant sur le progrès de la société) publié en 1798, Malthus affirmait que la population humaine augmentait tous les 25 ans selon une série géométrique (1, 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128, 256...) alors que la nourriture augmentait de manière arithmétique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9...) ; donc, selon cette théorie, quand la population double, les ressources alimentaires montrent une croissance plus modeste. Malthus prétendait qu'en l'espace de 300 ans, le rapport entre la population et les ressources alimentaires serait de 4.096 pour 13. Par conséquent, les ressources allaient être insuffisantes pour la population augmentant rapidement. C'est pourquoi Malthus estimait qu'il était essentiel d'entamer une lutte sérieuse pour l'existence. Darwin fit la même revendication dans le sous-titre de son livre : L'origine des espèces : la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie) 


Thomas Robert Malthus

Dans son essai, Malthus constatait que la rapide croissance de la population devait être arrêtée ; aussi proposa-t-il plusieurs solutions. Selon lui, la misère et le vice sont les deux principaux facteurs freinant la croissance de la population. Des phénomènes de famines ou d'épidémies étaient des exemples contrôlant la population. La guerre était un autre exemple. Malthus écrivit que la hausse rapide de la population pouvait être jugulée au moyen de guerres, de famines, de maladies, d'infanticides afin d'atteindre un équilibre entre la population et les ressources alimentaires. Quiconque pourvu de bon sens et de conscience s'accordera sur l'irrationalité et la brutalité horrible d'une telle déclaration. Une planification précise des revenus et des ressources essentielles pour le bien-être et la paix des sociétés est certes essentielle au futur de ces sociétés. Mais il est tout aussi évident qu'envisager des guerres et des massacres jetterait le futur d'une société dans les larmes et la souffrance.

Malthus proposa des recommandations illogiques. Il suggéra, par exemple, que toutes les mesures possibles fussent prises pour empêcher les couples de classes pauvres ou ouvrières d'avoir des enfants. Les idées malthusiennes atteignirent leur apogée en 1834 avec la promulgation d'une nouvelle loi en Angleterre mettant en place des "workhouses" (hospices) pour les pauvres. Dans le cadre de cette loi, les couples mariés dans les workhouses étaient séparés par des règles fixées afin de limiter la hausse de la population.

L'un des facteurs sous-jacents à ces mesures était la crainte constante que le nombre rapidement croissant des "classes inférieures" puisse envahir les individus plus civilisés. Cette raison est non fondée et le produit d'une manipulation. Il est tout d'abord inapproprié qu'un individu jouisse d'une supériorité sur qui que ce soit en raison de son statut matériel, de son rang social, de sa langue, de sa race ou de son genre. Dieu créa tous les êtres humains égaux. Les hommes gagnent en valeur grâce à leurs vertus morales et à leur crainte de Dieu, et non par l'accumulation matérielle ni par les attributs physiques.

A la suite de la Révolution Française, la classe moyenne anglaise apporta un immense soutien au malthusianisme. Soucieuse de conserver sa prééminence et son pouvoir, elle n'hésita pas à adopter des mesures radicales pour les préserver. C'est là une erreur caractéristique de ceux qui s'éloignent des valeurs morales religieuses. L'élite de l'époque pensait que le futur de la société tenait à la maximisation du nombre de riches et à la minimisation du nombre de pauvres. Il est clairement désirable d'augmenter le nombre de riches et la qualité de vie dans une société. Or les méthodes utilisées à cette fin sont de la plus haute importance. Augmenter la population des riches en massacrant les pauvres et en opprimant les nécessiteux, comme le suggère le darwinisme social est totalement inacceptable. Sans compter que le progrès d'une société ne se limite pas à l'augmentation de sa population riche. En l'absence de valeurs morales religieuses telles que l'honnêteté, l'altruisme, la modestie, la patience et la tolérance, les æuvres des riches nuiront à la société au lieu de lui profiter. Les plans d'amélioration des sociétés ne peuvent atteindre leurs objectifs que si la société renforce ces valeurs spirituelles en même temps qu'elle effectue des progrès matériels.

Cependant, nombreux furent ceux à l'époque de Malthus qui passèrent à côté de la vérité manifeste et qui défendirent ces idées perverses dont on connaît les tragiques conséquences.


D’après la propagande perverse du darwinisme social – l’une des philosophies les plus impitoyables de l’histoire – il faut laisser le faible mourir.

Pour freiner la croissance de la population voici quelques unes des solutions radicales proposées par Malthus :

Loin de recommander aux pauvres la propreté, nous ferons naître des habitudes contraires. Dans les villes nous ferons des rues étroites, nous entasserons les hommes dans les maisons et nous ferons tant, qu'enfin la peste reviendra nous visiter. A la campagne, nous aurons soin de placer les habitations auprès des eaux croupissantes, et dans les situations malsaines et marécageuses. Gardons-nous surtout de ces préservatifs, que des hommes bienveillants opposent à certaines contagions.8 (Thomas Malthus, Essai sur le principe de population 2, GF Flammarion, 1992, Paris, pp. 229-230)

Malthus encourageait également la mort des bébés :

L'honneur et la justice me semblent y être également intéressées. Il faut désavouer publiquement le prétendu droit des pauvres à être entretenus aux frais de la société. A cet effet, je proposerais qu'il fût publié une loi portant que l'assistance des paroisses serait refusée aux enfants nés... Par rapport à la société, un enfant peut être aisément remplace...9 (Thomas Malthus, Essai sur le principe de population 2, GF Flammarion, 1992, Paris, pp. 257-259)

Tous les enfants qui naissent au-delà du nombre nécessaire pour maintenir la population en cet état, doivent nécessairement périr, à moins que les adultes ne meurent pour leur faire place. (Thomas Malthus, Essai sur le principe de population 2, GF Flammarion, 1992, Paris, p. 2299)

Malthus avait l'esprit suffisamment bancal pour justifier la mort de nouveaux-nés pour le futur de la société. On peut supposer que cette vision erronée appartenait au passé et qu'elle n'a plus sa place aujourd'hui. Ce n'est pourtant pas le cas. Dans la Chine moderne, le contrôle de la population se fait au moyen du meurtre de nouveaux-nés, rendant évidents les effets permanents sur les sociétés des idées destructrices de Malthus et de son partisan Darwin. L'état communiste chinois essaie d'empêcher son propre peuple de vivre sous des valeurs morales religieuses, et le considère sous un æil darwiniste. C'est pourquoi, en plus de l'énorme vide social et moral, les êtres humains sont forcés de travailler dans des camps de travail dépourvus des conditions humaines les plus basiques. Les enfants dont les parents ont dépassé le nombre d'enfants autorisés par l'état sont rassemblés et tués. Les individus sont exécutés pour des "crimes de pensées", les exécutions prenant des formes de cérémonies sociétales. La Chine contemporaine est un exemple de ce qui attend une société tombée sous l'influence des idées darwinistes.

Les thèses de Malthus préparèrent non seulement une loi oppressante empirant les conditions des pauvres en Angleterre, mais rendirent aussi les problèmes sociaux encore plus difficiles. Ces thèses, encore défendues par certains aujourd'hui, conduisirent à une théorie (le darwinisme) dont nous connaissons les conséquences désastreuses (chaos, guerres, racisme, athéisme). Elles n'ont pourtant aucune base scientifique. Les idées de Malthus furent en effet inspirées par une histoire de chèvres et de chiens, dont personne n'est sûr.

Des chèvres et des chiens au darwinisme

La véritable source d'inspiration de Malthus pour son essai fut une histoire de chèvres d'une île du pacifique qui auraient été laissées là-bas par un navigateur espagnol Juan Fernandez. D'après cette fable, ces chèvres se multiplièrent et devinrent une source de viande pour les marins faisant escale sur cette île. Mais les chèvres se reproduirent si rapidement qu'elles consommèrent toute la nourriture disponible sur l'île. Afin d'empêcher les corsaires anglais- qui s'attaquaient au commerce espagnol- d'utiliser la viande des chèvres, les Espagnols débarquèrent des chiens mâles et femelles sur l'île. Le nombre de chiens augmenta au fur et à mesure jusqu'à tuer la plupart des chèvres.

Condorcet Townsend, le mathématicien et révolutionnaire français, écrivit que de cette manière, un équilibre naturel s'était établi : 

 "La plus faible des deux espèces fut la première à payer le tribut de la nature ; la plus active et la plus vigoureuse parvint à se préserver. C'est la quantité de nourriture qui régule le nombre de l'espèce humaine."10

Comme nous l'avons déjà remarqué, diverses circonstances naturelles peuvent avoir un effet sur la hausse ou la baisse du nombre d'animaux et sur la survie ou la disparition d'espèces. Il est néanmoins grave de supposer que cette dynamique s'applique également aux sociétés humaines. L'expérience montre les résultats terribles de la mise en pratique d'un tel principe.

Sous la Loi des Pauvres en application à l'époque en Grande-Bretagne, les pauvres n'étaient pas poussés à la famine, mais forcés à travailler très dur. Townsend affirmait que ces lois obligeant les pauvres à travailler débouchèrent à des difficultés et des protestations excessives. Au lieu de cela, il suggérait qu'il était plus raisonnable d'affamer la population pauvre. Selon Townsend, "la faim apprivoise les animaux les plus féroces et leur enseigne la politesse, l'obéissance et la soumission".11 Cette attitude impitoyable et excessive provient du classement, à tort, des hommes selon leurs ressources matérielles et leurs attributs physiques. Une telle discrimination incompatible avec les valeurs morales religieuses provoqua la rupture de l'ordre social en menant au chaos, à l'anarchie et au conflit au cours de l'histoire.

Comme pour Townsend, l'histoire des chèvres et des chiens constitua la base des thèses de Malthus. Elle est également la source de l'expression "la survie du plus apte" employée par Herbert Spencer et de la notion de "l'évolution par la sélection naturelle" de Darwin.

La transposition aux êtres humains de certaines règles s'appliquant au règne animal fut une erreur majeure commise en chaîne par d'abord Townsend, ensuite Malthus, puis Spencer et Darwin. Ils virent dans les hommes des créatures sauvages qui ne pouvaient être contenues que par des mesures radicales comme la guerre, la faim et la pauvreté. Cependant, la vérité est que les hommes sont dotés d'une raison et de bon sens. Ils agissent en accord avec leur logique et leur conscience et non selon leurs instincts comme le font les animaux.

Les affirmations de Malthus ne sont pas basées sur des données scientifiques 


Dieu enjoint aux hommes de protéger l’indigent, d’être affectueux et compatissants. La propagation des valeurs morales qu’Il commande résoudra un grand nombre de problèmes.

A l'époque, la théorie de Malthus reçut le soutien de divers cercles et servit de fondation à un certain nombre d'idéologies et mouvements pervers durant le siècle suivant. Elle ne s'appuie néanmoins sur aucune base scientifique et est criblée d'incohérences. Par exemple : 

1) A l'époque où Malthus rédigea son essai, il n'avait aucune donnée à sa disposition concernant les croissances des populations. Le premier recensement national en Grande-Bretagne fut effectué en 1801, soit trois ans après la parution de son essai. Toujours est-il que pour calculer le taux de croissance de la population, Malthus aurait eu besoin des statistiques antérieures à 1801. Il n'avait, par conséquent, aucune statistique pour dessiner un schéma de croissance. Ses affirmations sont entièrement basées sur des présuppositions. 

2) Malthus ne disposait pas non plus de données lui permettant de calculer la croissance des ressources alimentaires. A l'époque, il n'existait pas d'inventaire sur la superficie des terres en culture, ni sur les quantités récoltées. Une fois de plus, il se laissa aller à la conjecture. 

3) La loi proposée par Malthus se contredit elle-même. Il suggérait que les populations augmentaient géométriquement. Dans ce cas-là, les populations animales et végétales devaient également augmenter géométriquement, ce qui forme la base même de la vie humaine. En pratique, cependant, les animaux, les plantes et les hommes ne se multiplient pas géométriquement. Leurs taux de croissance varient selon les circonstances dominantes. L'écosystème entier, y compris les hommes, existe au sein d'un équilibre des plus stables. L'ordre naturel est bien loin de la règle "manger ou être mangé", c'est-à-dire de la dite lutte pour l'existence proposée par Malthus et Darwin.

En résumé, les déclarations erronées et illogiques de Darwin ne reposent sur aucune base scientifique. Pourtant cela n'empêcha pas Darwin d'élaborer sa théorie de l'évolution sur les conjectures de Malthus.

 

L’AFFIRMATION “LA VIE EST UNE LUTTE” EST FAUSSE

Par dévouement à Malthus et à Darwin, certains ont porté le principe de “la vie est un combat” à des extrêmes, affirmant que non seulement les animaux mais tous les êtres vivants sont en concurrence. L’embryologiste allemand Wilhelm Roux déclara que les organes luttaient entre eux pour l’alimentation, les reins contre les poumons, le cœur contre le cerveau. T. H. Juxley défendit même que toutes les molécules au sein d’un organisme étaient en concurrence les unes avec les autres !1

Les découvertes biologiques du 20ème siècle ont montré qu’une telle lutte n’a pas lieu dans la nature. Les biologistes d’aujourd’hui se réfèrent non pas à la concurrence comme base de l’organisme mais plutôt à la coopération. Par exemple, dans son livre The Lives of a Cell (Les vies d’une cellule), le biologiste Thomas Lewis écrit :

La plupart des associations entre les êtres vivants que nous connaissons sont essentiellement coopératives, symbiotiques à un degré variable ; quand elles semblent être opposées, il s’agit habituellement d’une relation de contrepartie, avec une partie émettant des signaux, des mises en garde à l’autre… 2 

Norman Macbeth, auteur de Darwin Retried : an Appeal to Reason (Darwin rejugé : un appel à la raison), décrit comment Malthus et Darwin se trompèrent et comment il n’existe aucun combat à mort dans la nature :

            Darwin prit la relève de Malthus qui était un sociologue (et un sociologue sinistre) plutôt qu’un biologiste. L’idée n’est pas dérivée d’une contemplation affectueuse des plantes et des animaux. Une telle contemplation … n’aurait pas montré que “chaque être organique lutait pour augmenter son ratio géométrique” ou qu’il y avait une lutte continuelle… 3

Dans son livre Mutual Aid : A factor of Evolution (L’aide mutuelle : un facteur de l’évolution), Peter Kropotkin décrit l’erreur dans laquelle Darwin et ses partisans sont tombés :

Les innombrables disciples de Darwin réduisirent la notion de lutte pour l’existence à des limites très étroites. Ils vinrent à concevoir le monde animal comme un monde de lutte perpétuelle parmi des individus à moitié affamés, assoiffés du sang des autres… Si nous prenons Huxley… le monde animal est à peu près au même niveau que l’arène des gladiateurs. Les créatures ont été bien créées et programmées pour combattre. Les plus forts, les plus agiles et les plus malins peuvent vivre pour combattre le lendemain… Mais on peut remarquer immédiatement que la perception de la nature d’Huxley avait peu de possibilité d’être prise pour une déduction scientifique.4

Un article dans la revue scientifique turque Bilim ve Teknik (Magazine de sciences et de technologies) reconnaît que considérer la nature comme un champ de bataille est erroné :

Le problème est pourquoi les choses vivantes s’entraident. Selon la théorie de Darwin, tout organisme mène une lutte pour survivre et se reproduire. Puisque l’entraide pourrait réduire les chances de survie de la créature, l’évolution sur le long terme aurait dû éliminer ce comportement. Il fut cependant observé que les êtres vivants peuvent faire preuve d’altruisme.5


Ensemble, ces faits révèlent une nouvelle fois que la théorie de Darwin, élaborée dans des conditions scientifiques rudimentaires, est pleine d’erreurs et de mensonges. Les différentes branches de la science ont remis en question la valeur de la théorie de l’évolution. Ceux qui la soutiennent, au nom de la science, ne doivent pas ignorer leur responsabilité dans la défense d’une théorie aussi faible scientifiquement et doivent par conséquent s’en détourner immédiatement.

1. T. D. Hall, Ph.D., “Influence of Malthus and Darwin on the European Elite,”, 1995, http://www.trufax.org/avoid/manifold.html
2. Ibid.
3. Ibid.
4. Peter Kropotkin, Mutual Aid: A Factor of Evolution, 1902, Chapitre 1 ; http://www.spunk.org/library/writers/kropotki/sp001503/ch1.html
5. Bilim ve Teknik, No : 190, 4

 Darwin le malthusien

Dans son autobiographie, Darwin écrivit :

En octobre 1838, soit quinze mois après le début de mon enquête systématique, je lisais Malthus et son livre sur la population pour me divertir, et étant bien préparé à apprécier la lutte pour l'existence partout à partir de longues observations des habitudes des animaux et des végétaux, je fus soudainement frappé que dans ces circonstances, des variations favorables tendraient à être préservées et les défavorables seraient détruites. Le résultat serait alors la formation de nouvelles espèces. Là, je disposais enfin d'une théorie sur laquelle travailler.12

Les concepts de l'évolution par la sélection naturelle et la lutte pour l'existence prirent forme dans l'esprit de Darwin après avoir lu Malthus. Dans L'origine des espèces, Darwin admettait qu'il était complètement d'accord avec Malthus : 

Il n'y a aucune exception à la règle que tout être organisé se multiplie naturellement avec tant de rapidité que, s'il n'est détruit, la terre serait bientôt couverte par la descendance d'un seul coup. L'homme même, qui se reproduit si lentement, voit son nombre doublé tous les vingt-cinq ans, et, à ce taux, en moins de mille ans, il n'y aurait littéralement plus de place sur le globe pour se tenir debout.13

Darwin décrivait la relation entre la théorie de Malthus et la thèse de la sélection naturelle ainsi :

Comme il naît plus d'individus qu'il n'en peut vivre, il doit y avoir, dans chaque cas, lutte pour l'existence, soit avec un autre individu de la même espèce, soit avec des individus d'espèces différentes, soit avec les conditions physiques de la vie. C'est la doctrine de Malthus appliquée avec une intensité beaucoup plus considérable à tout le règne animal et à tout le règne végétal... 14

 


La logique distordue de Malthus fut également appliquée aux enfants, et nombre d’entre eux furent forcés à travailler dans des conditions très dures.

Ces idées de Darwin, ayant trouvé un appui dans la pensée pérvertie de Malthus, ne possèdent aucune preuve scientifique. Par ailleurs, cette perspective cruelle soutient que la planification de la population peut être assurée par l'élimination des faibles et des pauvres. Cela équivaut à prêcher tout simplement l'éradication des faibles. Considérer la vie comme une jungle où la survie se fait dans une lutte impitoyable au lieu d'un havre de paix, de sécurité et de compréhension plongea les sociétés dans les pires catastrophes.

De Malthus à une vision du monde impitoyable

 


Selon Malthus, la “classe inférieure” devait être mise sous contrôle, opprimée, affaiblie et exploitée au travail. Une fois ses idées perverses acceptées, la classe ouvrière fut forcée à travailler dans des conditions épouvantables.

En dépit de la faiblesse scientifique des opinions de Malthus et Darwin, ils reçurent un vaste soutien. Nous devons en rechercher la raison dans la période où ils vivaient, c'est-à-dire dans l'Angleterre de la révolution post-industrielle. Suite à la révolution industrielle, l'aristocratie anglaise était tiraillée entre la crainte de perdre son statut et son pouvoir face à la classe ouvrière montante et son besoin en main-d'æuvre abondante et peu chère. Face à ce dilemme, la classe dirigeante anglaise tira la conclusion que "la classe inférieure" devait être affaiblie, maintenue sous contrôle, opprimée et exploitée au travail. En affirmant que les ressources alimentaires étaient insuffisantes face à la croissance rapide de la population, Malthus suggérait que la solution était d'empêcher "les ordres inférieurs" de se multiplier, impulsant un certain nombre de mesures contre les pauvres. Darwin appliqua la thèse de Malthus aux sciences naturelles et à la biologie, lui octroyant ainsi un déguisement pseudo-scientifique.

Dans son livre Social Darwinism in American Thought (Le darwinisme social dans la pensée américaine), Richard Hofstadter dit à propos du soutien de Darwin à la thèse de Malthus :

Le malthusianisme devint populaire en Angleterre... Il servit également à soulager la responsabilité des riches envers les souffrances des pauvres. Le cours des événements démontra que Malthus avait tort, mais juste lorsque sa théorie disparaissait de l'économie politique, elle reçut le nouveau soutien de la biologie darwinienne.15 


Ceux qui avaient besoin d’une main d’œuvre bon marché furent les premiers à soutenir les opinions égarées de Malthus.

Dans un article, le chercheur et écrivain Ian Taylor exprime son opinion concernant les idées dégénérées de la thèse malthusienne :

La leçon dans tout cela est que Darwin et les autres qui rejetaient Dieu et la promesse de Sa providence et de Son intervention ont trouvé dans le principe de Malthus un spectre terrifiant de tragédie et de désespoir qui les conduisit vers des propositions éthiques absurdes. Cela en dépit des faiblesses et des déficiences évidentes de l'argument de Malthus.16

Bien que la science réfuta la facette "impitoyable, désespérante et insensée" du principe de Malthus, il n'en demeura pas moins influent jusqu'à nos jours. Le livre de Ian Taylor In the Minds of Men (Dans l'esprit des hommes) résume la chaîne de cruauté qui commença avec Malthus et se termina avec Hitler :

La maxime sur laquelle Malthus basa sa pensée était ce qui allait devenir plus tard "la survie du plus apte". La notion remonte à Condorcet, Malthus, Spencer, Wallace et Darwin. Elle proliféra enfin au point d'influencer des hommes tels que Adolf Hitler, mais nous devons nous rappeler que tout commença avec un conte de chèvres et de chiens.17

Comme nous l'avons vu, divers administrateurs et dirigeants cherchèrent à masquer leurs propres intérêts derrière les opinions de Malthus. Divers formateurs d'opinion avec leurs propres soucis idéologiques influencèrent fortement les idées suscitant l'acceptation générale. Les désastres causés par le soutien accordé à cette vision du monde cruelle furent sans commune mesure. Au fil des pages suivantes, nous examinerons comment cette perspective impitoyable lancée par Malthus gagna en force sous le nom de darwinisme social- et ce qu'il en coûta à l'humanité.


                               Harun Yahia
                                     (extrait du livre de l'auteur "le darwinisme social")



chapitre suivant: LES “BARONS VOLEURS”, Les partisans de Darwin - 4/12 -



NOTE/ 

8. Thomas Malthus, Essai sur le principe de population 2, GF Flammarion, 1992, Paris, pp. 229-230
9. Thomas Malthus, Essai sur le principe de population 2, GF Flammarion, 1992, Paris, pp. 257-259, 229

10. Karl Polanyi, The Great Transformation, Boston: Beacon Press, 1957, p. 112
11. Ibid.

12. Sir Gavin de Beer, Charles Darwin, Londres : Thomas Nelson & Sons, 1963

13. Charles Darwin, L'origine des espèces, GF Flammarion, 1992, Paris p. 13

14. Ibid.

15. Hofstadter, Social Darwinism in American Thought, p. 88

16. Ian Taylor, "Historical Sketch: Robert Thomas Malthus (1766-1834);" http://www.creationism.org/csshs/v04n3p18.htm

17. Ian Taylor, In the Minds of Men, Toronto: TFE Publishing, 3ème éd., 1991, p. 65

 

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