Biographie
Abu al-Fath Omar ibn Ibrahim al-Khayyam, était un philosophe et poète perse, ainsi qu'un savant en mathématiques, en astronomie, en linguistique, en jurisprudence et en histoire. Né entre 1038 et 1048, à Nishapur, où il est mort en 1123 ou 1124. Il doit son patronyme de «Khayyam» au fait qu'au début de sa vie il fabriquait des tentes (khiyam).1 Lorsque son ami, «Nidham al-Mulk», devint vizir du Sultan «Alp Arslan» puis de son petit-fils «Mulkshah», il lui attribua une rémunération annuelle des fonds de Nishapur, lui assurant ainsi une vie confortable et lui permettant de se consacrer à la recherche et aux études. Il a vécu la plupart de sa vie à Nishapur et à Samarkand, se déplaçant entre les grands centres scientifiques tels que Boukhara, Balakh et Ispahan, pour y puiser davantage de connaissances et échanger ses idées avec les autres savants,2avant de se fixer enfin à Bagdad.
Contributions scientifiques
C'est à ses travaux en mathématiques que revient sa célébrité, ayant résolu les équations du second degré par des méthodes géométriques et algébriques. Il a classifié les équations dans une tentative visant à les résoudre dans leur intégralité, mais aboutissant à des solutions géométriques partielles pour la plupart. Il a analysé, en outre, la théorie des deux limites lorsque leurs racines sont entières et positives. De même qu'il a mis au point des méthodes pour trouver le poids spécifique.3
Le génie d'al-Khayyam ne se limitait pas aux seules mathématiques, car il excellait aussi en astronomie. En effet, le sultan «Mulkshah» lui a demandé, en 467 H/1074 de l'aider à corriger le vieux calendrier persan. «Sarton» souligne que le calendrier d'al-Khayyam était d'une précision supérieure à celle du calendrier grégorien.
OEuvres
Al-Khayyam a laissé plusieurs ouvrages en mathématiques, philosophie et poésie, la majorité en langue persane. Parmi ses ouvrages en arabe, citons :
-«Al-jabr wal-Muqabala» : (l’algèbre et l’astronomie), traduit en français par le savant Franz Woepcke, et publié en 1851 à Paris.4 Il a été également traduit en anglais par Daoud Qassir en 19315;
-«Sharh ma Ashkala min Musadarat Kitab Eklides» (Diverses explications du livre d'Euclide) ;
-«Al-Ihtiyal li-Maarifati Miqdaraï al-Dhahab wal Fidda fi Djismin Murakkabin Minhuma» (Comment faire pour connaître la teneur en or et en argent dans un corps composé) : dans cet ouvrage, il indique la méthode à suivre dans la mesure du poids spécifique ;
-«Rissala fil Musiqa» (Lettre sur la musique).
Al-Khayyam a atteint le faîte de sa renommée avec ses «Ruba'iyat» (les quatrains) qu'il écrivit en persan, avant sa conversion à l’Islam. Ceux-ci ont été traduits en arabe, latin, français, anglais, allemand, ainsi que dans d'autres langues.
Par Halima EL GHRARI
Traduit de l’arabe par Haydar EL YAFI
Notes:/
(1) Sarton : op. cit., p. 759.
(2) Hakim Mohamed Saïd : Erudits et Penseurs, p. 47.
(3) Encyclopédie arabe simplifiée : p. 769.
(4) Sarton : op. cit., p. 759.
(5) Aldo Mieli : La science chez les Arabes, p. 223.
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